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23 août, un naufrage libérateur !

Avant de rejoindre Paris le 25 août 1944, où la Résistance intérieure vient de lancer les combats de libération de la Capitale le 19, De Gaulle passe par la Bretagne.


Le 21 août 1944, il se rend ainsi en visite officielle à Rennes en tant que Président du Gouvernement provisoire de la République française. Il y évoque entre autres les combats en cours "... dans la Bretagne victorieuse, où les guerriers allemands qui ont souillé son sol sont en train de disparaître comme morts ou comme prisonniers...".


Pour autant, des troupes allemandes tiennent encore des places fortes sur la côte, comme Brest et Audierne dans le Finistère, et tiendront durant de nombreux mois plusieurs poches approvisionnées par la mer. Trois poches ne se rendront même que dans les jours qui suivront la capitulation du régime nazi le 8 mai 1945 (celles autour de Dunkerque, de Lorient et de Saint-Nazaire).


Lors de cette période d'août 44, sur la pointe finistérienne, les troupes allemandes se regroupent sur quelques sites dont Brest et Audierne.


Dans la nuit du 22 au 23 août, deux convois de 7 navires allemands, des chalutiers transformés en navires armés, passent le Raz de Sein et tentent de rejoindre Lorient en longeant la côte en baie d'Audierne.

Ils peuvent ainsi espérer bénéficier des tirs de protection des positions allemandes alors que des navires anglais et canadiens tentent de les intercepter, mais les 7 navires allemands seront détruits le 23 entre Audierne et Plozévet.


Le commandant de l'un d'eux réussit néanmoins à échouer son navire le long du môle du Raoulic sous la protection des fortifications qui s'étendent le long de la plage.


Il s'agit du V729, long de 40m, l'ex-chalutier "Marie-Simone" de La Rochelle (Illustration interprétée d'après A. Le Gall).


Son épave sera vendue pour en récupérer les métaux, après la Libération en 1947, mais l'on en voit encore les derniers éléments à marée basse, devant la plage, le long du môle du Raoulic.


Épave du "Marie-Simone", Audierne août 2018.


L'afflux des rescapés des naufrages conduira à une tentative d'évacuation vers Brest qui débouchera sur le principal combat militaire entre les troupes allemandes et la Résistance dans le Cap Sizun.

Les troupes allemandes regroupées dans les fortifications, de part et d'autre du Goyen (à Beg ar Grougn et au Raoulic) et à Lézongar, abritent déjà les troupes ayant évacué les installations de la Pointe du Raz. Etant en surnombre elles ne peuvent héberger .


Fortification de Beg ar Grougn sur la rive Est du Goyen.

L'épave du "Marie-Simone est derrière le môle bordant la rive opposée. A l'arrière plan, au niveau de la zone boisée, se situe le fortin de Lézongar qui marque l'extrémité Ouest de la zone de fortifications où sont retranchées les troupes allemandes jusqu'en septembre 1944.


Une opération de transfert d'une partie des troupes allemandes, dont les rescapés de la bataille navale, sera tentée depuis la côte nord du Cap vers Brest.

Ce sera l'occasion d'un violent affrontement, entre la Résistance et les troupes allemandes, les 25 et 26 août, autour d'une crique située à Lesven, où un cotre tente de récupérer les soldats allemands à évacuer vers Brest .

La Résistance empêchera victorieusement l'opération.


Pour autant Audierne, dernière zone occupée du Finistère, ne sera libérée qu'avec la reddition des dernières troupes allemandes retranchées dans le fortin de Lézongar, le 20 septembre 1944.



Pour en savoir plus sur l'Occupation et la Libération dans le Cap Sizun.

L'Oeil de l'Atlantique. 2017, par Jean Danzé, Alain Le Berre, Sylvie Le Bour, Jacques Morvan et Bruno Schavsinski. AS3P éd. Plouhinec.

Pointe de Cornouaille 1940-1944. 2006, par Jean-Jacques Doaré et Alain Le Berre. AS3P éd. Plouhinec.


Photos de 2018 et 2020 M. Van Praët.

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